
I. Introduction
I.1. Contexte
Il devient aujourd’hui impossible de passer à côté des changements climatiques, qui représentent l’un des défis majeurs du XXIe siècle. Toutefois, leurs impacts ne sont pas équitablement répartis : les populations les plus affectées sont souvent celles qui ont le moins contribué à la crise, en particulier sur le continent africain, marqué par un lourd passé colonial et l’héritage du commerce transatlantique des esclaves.
Le Cameroun, comme d’autres pays en développement, subit un double choc :
D’un côté, il endure les effets du changement climatique, sans y avoir significativement contribué.
De l’autre, il porte le fardeau d’une dette publique écrasante, estimée à 11 216 milliards de FCFA en 2022, contre 1 904 milliards en 2009, soit une hausse de 489 % selon la Caisse Autonome d’Amortissement du Cameroun.
Dans ce contexte, la question des réparations climatiques s’impose avec force. Bien qu’abordée lors de conférences internationales comme la COP27, la thématique du financement reste un point de blocage majeur.
Des voix s’élèvent pour réclamer des compensations en faveur des pays du Sud global, afin de réparer les injustices systémiques passées et présentes. Pourtant, certains pays du Nord, dont l’Allemagne, refusent encore de reconnaître leur dette climatique – même en cas de pertes et de dommages déjà subis.
Et paradoxalement, même au sein de nombreux mouvements de justice climatique occidentaux, cette revendication peine encore à trouver un véritable écho.
I.2. Objectifs de l’atelier
Face à ce constat, un atelier stratégique est organisé afin de :
Créer un réseau d’acteurs engagés sur les questions de justice climatique et de réparations.
Élaborer des stratégies concrètes pour faire entendre la voix du Cameroun sur la scène internationale.
Discuter des attentes spécifiques vis-à-vis de l’Allemagne (gouvernement, industries, mouvements sociaux, organisations religieuses).
Identifier les obstacles majeurs (juridiques, politiques, économiques) et les leviers d’action pour avancer sur cette question essentielle.
Parmi les questions clés abordées :
Comment formuler la demande de réparations climatiques ?
Quels éléments y intégrer : excuses, compensation, garanties de non-répétition ?
Comment faire en sorte que cette revendication soit entendue et suivie d’effet ?
Quels acteurs mobiliser et à quels niveaux ?
L’atelier vise aussi à renforcer les dynamiques existantes, soutenir les initiatives en cours, et pourquoi pas, aboutir à une publication collective qui contribuerait aux débats publics sur le sujet.
I.3. Résultats attendus
Voici ce que nous espérons obtenir à l’issue de l’atelier :
Une meilleure compréhension des enjeux liés aux pertes, préjudices et réparations climatiques.
Des réponses précises aux questions évoquées, à intégrer dans un rapport structuré.
Un recensement collaboratif des manifestations de pertes et dommages liés au climat, basé sur l’expérience et les connaissances des participants.
L’élaboration de propositions concrètes sur les réparations climatiques.
La constitution d’une base documentaire solide pour la rédaction d’une publication et la préparation d’interventions dans les débats actuels sur :
La justice climatique
Les pertes et dommages
La dette climatique